La méditation prend la forme que lui donne la personne qui médite, mais son aspect commun est contenu dans son intentionnalité : prendre du recul sur soi-même et ses idées.

En parlant d’immobilité et de mouvement, je m’appui sur des concepts ostéopathiques qui ont pris une forme non définitive dans ma pensée. La forme évolue dans le temps et ma compréhension de l’immobilité et du mouvement se précise.

En reprenant l’image du cyclone, il y a en chacun de nous des espaces calmes, immobiles et des espaces en mouvement. Par exemple, en bougeant mon bras dans l’espace, une partie demeure immobile ; c’est le point d’appui qui permet un mouvement, compris dans un plus grand mouvement du corps éventuellement.

L’émotion, la pensée sont d’autres types de mouvement, plus fins surement que le mouvement du corps physique. Les plans physique, émotionnel et mental ne forment qu’une seule et même réalité lorsque j’agis dans mon quotidien. Par exemple, en cherchant du pain à la boulangerie, les odeurs m’influencent même si je pense savoir ce que je veux en partant de chez moi. Ou si je rencontre quelqu’un en chemin avec qui j’ai une dispute, je vais être plus froid à la boulangerie. Au final, mon achat dépend entre autre de mon besoin de manger, de ce que je vis en dedans de moi à ce moment-là et de ce que je pense qui est bon éventuellement pour ma santé.

Prendre du temps pour être avec soi-même, c’est une façon de contempler en arrière de la forme que prend notre réalité qui se joue réellement en nous. Se perdre dans le mouvement perpétuel de notre cyclone intérieur, détruisant toute la beauté que nous tentons d’accomplir chacun à sa façon dans notre communauté est normale. Cela prend du temps et un espace pour apprendre à percevoir le monde d’un point de vue de plus en plus immobile, qui s’exprime avant tout à l’intérieur de soi, tout en étant déjà au contact du monde qui semble extérieur.

Mon intention est là, offrir un espace suffisamment beau, bon et bienveillant pour développer un rapport avec ce quoi chacun de nous est sensible à sa façon, et ainsi nourrir, protéger et guider ce germe d’amour pour qu’il continue de nous révéler ses plus beaux fruits, partageables à la communauté gaspésienne et à tout un chacun.

Martin